dimanche 18 septembre 2016

Osh et ses bazars




Voilà deux jours de repos à osh, carrefour incontournable de la route de la soie. Nous en avons bien profité pour se reposer, se balader dans les bazars et surtout manger!! Nous rencontrons de nombreux voyageurs, à vélos, à motos ou à moteurs, ce qui permet d'échanger des informations sur le trajet à venir. Départ demain pour sary tash, avant de passer au Tadjikistan. Nous avons fait le plein de vivres et le grand nettoyage des vélos. La connexion internet va se faire plus rare donc pas d'inquiétude si nous ne donnons pas de news avant un moment.









Marché aux animaux de osh avec ses moutons au derrière bien gras








Petit aperçu des Nomad Games

vendredi 16 septembre 2016

Kazarman-Osh : deuxième mise à l'épreuve



Dans notre voyage itinérant, il y a l'objectif principal qui est pour nous la « Pamir Highway » et les objectifs secondaires. Nous avons atteint un de nos objectifs secondaires : traverser le Kirghizstan. Cette première étape, c’était une mise à l’épreuve avant d’entamer la deuxième partie du voyage où nous serons isolés.


 Nous avons fait face à quelques petits problèmes tels que la panne de rechaud, la crevaison (à cause d’une toute petite épine alors qu’on roule sur des pierres toute la journée) avec une pompe qui ne fonctionne pas bien et des fixations de sacoches qui se cassent, ne supportant pas les vibrations de la piste… brefs, des problèmes mineurs mais qui nous font perdre du temps.


De kazarman à osh, nous avions prévu 3,5 jours avec un col à 3400m. Quelques kilomètres après notre départ, un Kirghiz à qui nous demandons notre chemin nous indique une route dont nous ne trouvons pas la trace sur la carte. Après confirmation par d’autres personnes, nous décidons de leur faire confiance et partons à vue sans savoir à quelle altitude sera le col, ni quand cela nous ramènera sur une route connue. Un peu moins de 24h plus tard, nous passons un col à 3000m toujours sans savoir où on est sur la carte.


Dans cette dernière partie, la fatigue physique est bien là et les problèmes digestifs viennent se surajouter. Nous continuons à rouler sur une piste en gravier où les roues dérapent. Malgré cela, nous gardons le moral en nous fixant des objectifs minimes que nous renouvelons sans cesse dans les moments difficiles :  « je vais voir jusqu’au prochain virage » ou bien quand ça grimpe « je monte de 100m sur mon altimètre et je mange un bout »… 


À la fin de la journée, nous croisons enfin notre premier village depuis notre départ de kazarman, heureux de se découvrir seulement à 45 km de Jalal abad. Nous posons notre tente chez l'épiciere.


Nous mettrons finalement 2,5 jours pour atteindre Osh avec une dernière étape de 158 kms sur une route asphaltée, poussés par une envie de repos après une nuit dans un village basse cour où tous les animaux de la ferme et les chiens nous ont maintenu éveillés.


Nous croiserons deux couples de cyclistes quelques km avant Osh dont l’un vient de Chine par la Mongolie. Ceux-ci confirmeront que cette partie de piste que nous venons de faire est abominable. Nous voilà rassurés sur notre capacité mentale à relever les défis.
Germain






De Song Kul à Kazarman : le kirghizstan nous met à rude épreuve.

Nous ferons en deux jours ces 190 km infernaux : suite de cols allant de 2800 à 3400m, lacets interminables aussi bien à la montée qu’à la descente, routes non goudronnées à gravier et sable, comprendre pedalage dans la semoule et douche de poussière à chaque passage de véhicule, tout ça avec un vent de face à decorner les bœufs. Nous avons ainsi traversé des paysages d’abord très alpins puis complètement désertiques, en plaine fournaise, pour terminer dans des gorges avant de rejoindre Kazarman. Nous sommes sur les rotules, recouverts de poussière et bien content de pouvoir se laver, dormir au chaud et fêter nos 1000km (on en est à 1052 ce soir !)(Fêter=se coucher au plus vite). La partie n’est pas finie il reste encore 150km avant de retrouver le bitume et un col à plus de 3400m. rdv à Osh, dernier stop kirghize avant le Pamir.

De la rive sud d’IssykuI au lac Song kul

Après nos deux jours de pause à karakol pour assister aux nomad games, nous voilà repartis pour finir le tour du lac issykul par sa rive sud. La route est beaucoup plus tranquille que celle de la rive nord. On rencontre d’ailleurs quelques cyclovoyageurs, mais la plupart en sens inverse.  Les paysages sont de plus en plus beaux, on se rapproche des montagnes tout en gardant la vue sur le lac turquoise. Petite pause baignade s’impose le midi mais nous ne trainons pas. Nous apercevons les premières traces de la route de la soie et l'appel des montagnes se fait sentir. Va-t-on être capables de grimper les cols qui nous attendent ??




Nous avalons les 260km qui nous séparent de kochkor en deux jours, malgré une première crevaison et de la casse dans les sacoches pour Germain. Nous nous arrêtons pour goûter le miel de ruches ambulantes, un délice!!! On a aussi trouver la cabane de Sylvain Tesson pour ceux qui connaissent...



Peu avant kochkor, nous avons une vue splendide sur les montagnes qui bordent un énorme réservoir pris sous l’orage. On admire ce spectacle en compagnie d’un troupeau de chameaux et il est presque tentant d’échanger nos vélos contre ces montures plus confortables. A kochkor, on recharge nos batteries à coup de fourchette de goulash, omelettes, ravioles, petit déjeuner royal chez l’habitant en compagnie de maxime, un français tout juste rencontré.




Le lendemain, nous repartons chargés avec 4 jours de vivres pour le lac song kul en ayant prévu de plus petites étapes pour bien profiter de l’endroit et puis aussi parce que ça grimpe sur de la piste. Nous aurons tout eu : le vent de face, l’orage, les trous, la taule ondulé, les graviers… pour se hisser au col kalmak ashuu à 3446m d’altitude. Ce fut dur, j’ai même du pousser le vélo à certains endroits mais l’arrivée au col avec la vue sur Song kul méritait bien tous ces efforts. Nous devons aussi une fière chandelle à la famille qui nous a accueillis, logés et nourris la veille au milieu de nulle part alors qu’on ne savait pas où planter notre tente (bah oui, il paraît qu’il y a des loups dans le secteur). Ça nous aura permis de vivre une soirée kirghize authentique, à jouer aux cartes et au football avec le fils, ou à éplucher patates et oignons avec la mère et la fille en regardant la chaîne MTV locale et en prenant le chai ( voir plus bas).




Après une descente du col plutôt chaotique entre les trous et les troupeaux de chevaux, moutons, vaches ânes qui galopent en travers de la route, nous décidons de nous arrêter chez un berger qui propose aux touristes de dormir dans sa yourte. L’été, les bergers montent passer 4 mois avec leurs bêtes au bord du lac comme ils le font chez nous dans les alpages. Jean-Claude (comprendre Jean-Claude vandame, c’est comme ça qu’il veut qu’on l’appelle) et sa femme nous réservent un accueil de rois avec chai !!chai!! Mais ici chai ca veut dire du thé avec du pain, des confitures maisons, tous les dérivés du lait de vache (beurre, crème fraîche,…), bref on se régale !!!! Ils nous montrent ensuite comment traire les juments et surtout comment rattraper leurs chevaux à cheval. On profite de la yourte pour se reposer. Le soir, nous mangeons tous ensemble près du poêle les délicieux mantis ( gros raviolis de moutons), préparés sous nos yeux, le tout accompagné de chai et tout ce qui va avec. Après une nuit très  fraîche à 3000 mais au chaud dans la yourte, nous nous gavons à nouveau au petit déjeuner avec le chai et la kacha (semoule au lait et au beurre). 







Nous reprenons la route bien gavés et les premiers déboires intestinaux se font sentir. Nous faisons le tour du lac pour planter la tente de l’autre côté et attaquer le col pour redescendre vers Kazarman le lendemain. Seulement 40km, mais nous sommes épuisés à cause du fort vent de face et de l'altitude. Au bivouac ce soir, lac, montagnes troupeaux et yourtes à perte de vue !!!


mardi 6 septembre 2016

World nomad games : les JO d'Asie centrale.

Ici les JO c’est gratuit !!!

Après notre passage à Cholpon Ata et notre rendez vous manqué avec les jeux nomades, nous avons préféré prendre un jour de pause supplémentaire et assister à cet événement qui a lieu tous les deux ans. Il s’apparente aux jeux olympiques et regroupe de nombreuses nations d'Asie centrale mais aussi des Americains, des Africains, des pays d'Europe de l'Est... Ça aurait été dommage de passer à côté. Nous avons donc laissé nos vélos à Karakol et repris la route en sens inverse en minibus.
Les épreuves sont reparties sur différents sites. A l'hippodrome, nous avons pu voir le kok  boru, une sorte de « horse ball » où la balle est remplacée par une chèvre morte dont on a coupé la tête et les extrémités des pattes. Le jeu se joue entre deux équipes de 10 joueurs sur un terrain présentant un but de chaque côté. Les équipes doivent déposer la depouille dans le camp adverse. La partie débute la chèvre au centre. Les cavaliers filent vers la chèvre et se contorsionnent pour la ramasser. Celle-ci pèse environ 30 kg, on imagine bien la difficulté qu'ont les joueurs à la soulever du sol. On retrouve souvent les cavaliers et leur cheval en mêlée, les chevaux se cabrant, tentant de monter sur leurs adversaires.
Pour donner de l’espace, d’autres joueurs foncent dans la mêlée à grand coup de cravache sur leur monture. On voit les chevaux se percuter, se pousser, trébucher, les cavaliers chuter... Et l’un d’entre eux se saississant de la chèvre fini par s’extirper et foncer vers le but, poursuivi par les adversaires et protégé par les siens. S'il n'est pas rejoint, il atteint le but et marque le point, sinon, tout est à refaire.
Nous avons pu voir le match Chine vs Russie. Etonnament, les USA présentaient une equipe, celle-ci n’a pas fait le poids face aux Kazaks.

Ce sport est très populaire en Afghanistan où les affrontements sont plus violent et blessent souvent les joueurs. Joseph Kessel en fait une très bonne description dans « les cavaliers ».

Les nomades games, c’est aussi la lutte, les courses à cheval, le tir à l’arc à cheval, la chasse avec les fauconniers, les concours de montage de yourte et le folklore Kirghiz.








Germain