lundi 14 novembre 2016

Tashkent, la fin d'une belle aventure, le début d'une autre!!

Bukhara, 6h du matin, le réveil sonne..... Après un dernier au revoir à Pif et Val, je me lance à velo dans la nuit noire pour faire les 20km qui me séparent de la gare. Allez savoir, en Ouzbékistan, les gares sont souvent hors de la ville. C'est plutôt agréable de rouler sans rien voir, l'air est vif et je croise peu de voitures. J'arrive à la gare au petit jour, et monte dans le train direction Tashkent. Le contrôleur est adorable, il m'aide à monter mon vélo et mes sacoches sous les yeux rieurs des passagers qui trouvent bizarre de se servir d'un vélo comme chariot pour bagages. Le train est plutôt classe, il y a même la tv. Autant dire qu'après 6h de clips musicaux et de films à l'eau de rose, je suis épuisée.





Mission importante, il me faut trouver un carton pour emballer mon vélo. Je parcours les grandes avenues soviétiques à la recherche d'un magasin de vélo. Bingo! le premier que j'avais repéré sur internet me déniche un carton pour minivoiture électrique (qui fera fureur à l'aéroport). Sauf que je suis à vélo et qu'il faut trouver un moyen de le ramener à l'hostel. Le vendeur me dit, pas de problème, j'appelle un ami. 30 min plus tard, l'ami en question arrive ... à pieds! Le vendeur enfourche son vélo, attrape le carton et me dit on y va?? L'ami est juste venu garder le magasin... Que de gentillesse, il fera les 10km jusque l'hostel en portant le carton à bout de bras, manquant plusieurs fois de s'étaler par terre...


Je profite de mes 2 jours à tashkent pour flâner à vélo dans les parcs, tourner autour des statues, parcourir les grands boulevards, visiter les quelques mosquées et madrasas rescapées de la soviétisation, qui ne font aucunement de l'ombre à celles de bukhara ou samarcande!












L'attraction majeure de Tashkent est son énorme bazar chorsou! Je passe un après midi entier à déambuler entre les étalages de fruits, de légumes, fruits secs, pain, pâtisserie, viande, poisson et les rayons de tissus, vêtements, etc.... les vendeurs me font goûter plein de trucs, on discute, je leur montre mes photos, et dois souvent refuser leur invitation à venir manger un plov!! Fini le gavage, mon estomac n'en peut plus!







Il est temps de démonter le vélo et de le ranger dans sa boîte. Grand moment de solitude! D'un, parce que cette fois ci c'est vraiment la fin. De deux, parce que le gérant ne m'a laissé que le petit vestibule d'entrée pour faire mon affaire! Mon vélo est encore couvert de poussière et de boue, je m'en mets partout. Après une heure de démontage assise à moitié dans le carton, de scotchage intensif, et de grognements, le vélo est rentré dans la boîte... je suis couverte de poussière, j'ai les mains noires et au regard des autres, je dois aussi en avoir sur la figure.



Mais, mission accomplie! Je vais fêter ça avec un petit "lavash", sorte de kebab dans une crêpe (pensée pour pif et val) et un banana lassi, pour me mettre dans l'ambiance népalaise.. J'ouvre ainsi un nouveau chapitre, vers les sommets himalayens, en essayant de refermer le plus en douceur possible ce chapitre de l'Ouzbékistan et de l'Asie centrale.


Une dernière épreuve m'attend: l'aéroport et la vérification des registrations. En Ouzbékistan, les touristes doivent s'enregistrer au moins une nuit sur 3 dans un hôtel. A vélo, ce n'est pas toujours possible et je compte bien sur leur souplesse (qui n'est pas du tout légendaire). L'aéroport est un véritable parcours de santé avec mon carton et mon bagage. Pas d'ascenseur, que des escalators, bref, je n'arrête pas de porter. Et pas de chance, quand il s'agit de faire la queue, les ouzbeks perdent totalement leur côté hospitalier et généreux... ça pousse, ça double, et surtout ça ne m'aide pas!! Je me démène seule avec mon carton, il faut l'enregistrer avec les bagages, sauf qu'il ne passe pas sur le tapis à cause de l'angle droit, donc je dois le porter plus loin... personne ne bouge, je finis par en désigner un pour m'aider. Ils pensent tous que je transporte une voiture à cause de la photo sur le carton.
Je suis en nage mais soulagée de m'être débarrassée de mes bagages. Vient maintenant le stress des registrations, surtout que je viens de m'apercevoir que le dernier hostel a oublié de me la filer! Après 3 contrôles de passeport, deux contrôles des bagages, toujours rien. Il ne me reste plus qu'à passer le portillon de sécurité.... là encore, si on écoute les histoires de touristes, lorsqu'on n'est pas en règle pour les registrations, c'est la catastrophe! Apparemment, à l'aéroport, ils ne les contrôlent même pas, je suis sauv.... "mademoiselle, veuillez me suivre s'il vous plaît,  "bagage open".... Quoi encore? Mon nom est sur une liste, je pense qu'ils m'ont choisie pour fouiller mon bagage à main. Je suis le militaire qui m'entraîne dehors vers un hangar. Je ne fais pas la maline. Il me répète "bagage open"... mince, est ce que mon carton de vélo a déjà craqué???
Dans l'entrepôt, je retrouve mon sac avec les sacoches, il a l'air intacte. Le militaire me montre à l'écran le scan et semble embêté par une grosse tâche noire. C'est ma chaine de rechange pour le vélo, il pensait que c'était une grenade! On aura tout vu... J'arrive à le convaincre de ne pas me faire tout désempaqueter.
Me voilà enfin dans l'avion, la tension se relâche. Viendra bientôt le temps du bilan de cette recherche de soie. Mais chaque chose en son temps, je profite pour le moment de la joie de rentrer à la maison et de l'excitation d'entamer une nouvelle histoire au Népal, ce pays qui me tient tant à coeur.
L'Ouzbékistan en image, c'est par ici!

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